Chronique : Cari Cari – ‘One More Trip Around The Sun’
Alors que le printemps pointe le bout de son nez, nous entrons dans cette période, vous savez, où tout est prétexte à passer un moment en terrasse, à profiter du soleil de la fin de journée et à s’ambiancer jusqu’au bout de la nuit sur des rythmes entêtants. ‘One More Trip Around The Sun’, le nouveau voyage musical de Cari Cari, rayonne véritablement au crépuscule, s’invitant dans nos oreilles telle un appel à savourer l’instant présent et à se laisser porter par les mélodies envoutantes concoctées par le duo autrichien.
Faisant suite à ‘Welcome To Kookoo Island’ acclamé par la critique, le troisième album offert par Stephanie Widmer et Alexander Köck est une occasion nouvelle de plonger dans un univers rarement aussi inventif et surprenant, à la croisée entre le rock de The Kills et l’electro pop de The XX. Plus qu’un simple recueil de chansons, ‘One More Trip Around The Sun’ a été pensé comme une ode au vieillissement, une lettre d’amour à leur famille et amis (que l’on retrouve sur la pochette du disque) et une promesse : celle de rester fidèle à soi-même et à ses valeurs.
C’est donc sans surprise que l’on y retrouve l’incomparable son du duo, qui, comme à son habitude, maîtrise à la perfection l’art d’alterner les rythmes et les ambiances. S’ouvrant sur un son de guimbarde accompagné d’un riff de guitare hypnotique, le titre éponyme incite irrésistiblement à la danse. De même, Schmetterling, avec sa basse vrombissante et sa rythmique frénétique, se distingue comme le morceau le plus exaltant de l’album sur lequel l’on s’imagine sans mal danser jusqu’aux premières lueurs de l’aube. Dans la même vibe, Nana nous transporte avec la même intensité que Summer Sun l’avait fait sur le premier opus du duo.
Le reste de l’album adopte une atmosphère plus aérienne, à l’image de Farfalla et My Hometown, qui invitent à la contemplation et à l’évasion, évoquant l’horizon des grands espaces. Parmi les autres moments de réjouissance, le bluesy Drumming Woman brille en évoquant notamment l’univers sonore de Larkin Poe, tout comme notre coup de cœur If u know u know, un titre sur lequel Widmer et Köck déploient toute leur inventivité et leur audace. Là où certains groupes opèrent un virage pour séduire un public toujours plus large, Cari Cari fait le choix, et c’est tout à son honneur, de rester fidèle à sa vision artistique. Celle d’éviter les tendances passagères, préférant nager résolument à contre-courant, pour le plus grand bonheur des fans.