Le plat pays est depuis longtemps un lieu d’où émergent des artistes tous aussi talentueux les uns que les autres. Au milieu des Stromae, Tamino et autres Loic Notet, le jeune bruxellois Noé Preszow commence peu à peu à se faire une place dans le paysage musical francophone avec ses chansons aussi fougueuses que sensibles. A l’occasion de la sortie de son deuxième album studio intitulé ‘[prèchof]’, le chanteur jouait ce samedi soir au 4bis à Rennes qui affichait complet pour l’occasion. Il faut dire que parmi les spectateurs présents, nombreux avaient déjà été conquis par l’univers de Noé Preszow, lui qui avait marqué les esprits lors de sa dernière venue, en première partie de Vianney quelques années plus tôt. C’est cette fois en son nom propre que le chanteur belge revenait en Bretagne, accompagné de la jeune Leila Lachterman qui chante en duo avec lui sur Faire les choses bien et qui assurait la première partie pour l’occasion.

Il est 20h45 quand Noé Preszow monte sur la petite scène du 4bis devant un public très enthousiaste parmi lequel nombreux sont ceux qui connaissent les paroles de ses chansons par cœur. Preszow est de ces artistes qui instantanément captivent l’audience, créant un lien intime avec les spectateurs grâce à leur générosité et leur envie de partager. Avant chaque chanson, celui-ci prend le temps d’expliquer le sens du texte et ce qui l’inspire, évoquant tour à tour la montée des extrêmes dans Juste devant ou la liberté d’expression dans Prière de n’pas déranger. Pour comprendre qui on est, il faut savoir d’où on vient. Noé, lui, vient d’un incendie, d’un repos impossible, d’un grand secret, d’un mauvais présage. Dans la chanson éponyme de ce deuxième album, il parle ainsi d’un pays où la guerre a laissé des stigmates, et la version live très pop est si surprenante et habitée qu’elle file des frissons du début à la fin.

Comme toutes les autres d’ailleurs. Pas question pour le chanteur belge de reproduire à l’exact les chansons telles qu’on pourrait les entendre tranquillement à la maison. C’est à cela que l’on reconnait les grands artistes, à leur capacité à nous offrir une vraie expérience en live. L’ensemble est ainsi beaucoup plus rock que ce qu’on aurait pu attendre. Volontaire, le public rentre facilement dans la danse et murmure les mélodies quand il est invité à le faire, notamment sur L’intime et le monde. Durant 1h45, on assiste à un grand moment de partage et de communion, de poésie et d’émotion. Comme avec la sublime Charlotte ou la toute aussi captivante 27. Noé interprète aussi bien ses nouveaux que ses plus vieux morceaux avec la même force et la même énergie, terminant son concert avec Que tout s’danse nous laissant le souvenir d’un artiste habité, engagé et investit d’une mission. Celle à sa façon, de changer le monde. Certains le traiteront d’utopiste, d’autres retiendront la lueur d’espoir dans le regard et l’envie de faire bouger les lignes. Samedi soir, en sortant de la salle, nous étions nombreux à être de ceux là.

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