Le temps passe, qu’on ne le veuille ou non. Inévitablement, inexorablement, les premières rides et les premiers cheveux blancs finissent tôt ou tard par faire leur apparition. Les préoccupations et les priorités évoluent, tout comme les relations humaines. Même si nous passons tous par là, il est parfois difficile de dire au revoir à notre jeunesse. Pour la plupart des musiciens qui percent dans la fleur de l’âge, bien vieillir n’a pas toujours été une garantie. Mais il est vrai que les rockeurs ne font plus la une des journaux désormais. Les overdoses sont devenues rares, les destructions de chambres d’hôtel également. Local Natives ont donc encore de belles années devant eux mais avec ‘Time Will Wait For No One’, ils nous démontrent que comme tout le monde, ils s’inquiètent de voir que le temps passe trop vite et qu’ils vieillissent. L’heure d’un premier bilan ?

Après plus d’une décennie passée ensemble, Local Natives reviennent avec un cinquième album qui ne révolutionnera rien. Mais là n’est pas l’intention du quintet californien. Avec ‘Time Will Wait For No One’, celui ci reste fidèle à ce qu’il sait faire : des balades indie pop aux rythmes complexes, aux belles harmonies vocales et aux mélodies planantes. Cet album sonne comme celui de la maturité pour le quintet que la dernière pandémie n’a pas épargné. Durant cette période inédite, il a ainsi failli se déchirer et a du faire preuve de patience et de résilience pour aller au bout du processus et accoucher d’un disque marqué par ces conflits intérieurs et ces questionnements existentiels. Local Natives nous fournissent donc dix chansons abordant toutes les beautés, les angoisses et les incertitudes de ce que veut dire être un adulte.

Si le titre éponyme plante le décor en ouverture, c’est vraiment avec des morceaux comme Desert Snow et Hourglass que Local Natives font le lien entre le temps qui passe et l’idée d’être dans l’instant présent. Sans forcément apporter toutes les réponses (qui les aurait ?), le quintet mené par Taylor Rice tente plutôt d’apporter un regard juste et authentique sur notre manière de vivre ainsi que sur notre incapacité parfois à ralentir. Être dans l’instant présent, c’est parfois plus facile à dire qu’à faire, comme l’évoque le chanteur, non sans regrets, dans la chanson NYE, ce fameux moment qu’est le nouvel an qui peut être aussi bien la meilleure comme la pire nuit de l’année. Avec Ava, le groupe évoque également la peur de perdre l’être aimé avec toujours cette notion de durée. Et si c’était trop tard. Si ce n’était pas le bon moment. Nous ne nous sommes tous posé ce genre de questions et c’est ce qui rend ce disque très humain et authentique pour l’auditeur.

Avec ‘Time Will Wait For No One’, Local Natives nous offrent des instantanés de vie. De ceux qui ne sont pas facile mais qui nous permettent d’apprendre sur nous-même et qui valent la peine d’être vécus pour cette raison. Nobody said it was easy / No one said it would be this hard écrivait Chris Martin dans The Scientist vingt ans plus tôt. La vie est ainsi faite de défis à surmonter. Et chaque groupe dans sa carrière arrive à un moment où il faut faire le point sur ce qu’ils est, sur ce qu’il a accompli et sur sa capacité à rebondir, à évoluer. Si le temps n’attend personne, Local Natives ont profité du leur pour créer un disque complexe et immersif abordant des thèmes universels nous invitant à la réflexion. Et le moins qu’on puisse dire c’est que ça fait du bien.

Previous

Un nouveau single pour The Paper Kites

Next

Une grosse affiche pour le Carnavalorock

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire aussi