Chronique : Nina Versyp – ‘Dazy’
Révélée l’an passé avec ‘Paralysed’, Nina Versyp poursuit son voyage sonore avec grâce, déployant un univers pop-folk aux accents trip-hop qui ne cesse de s’agrandir et de s’enrichir. Avec ‘Dazy’, son nouvel EP qui sort aujourd’hui, la jeune chanteuse exprime encore davantage sa singularité et nous émerveille avec cinq nouveaux titres délicats et touchants qui invitent au rêve et à l’onirisme.
Elle y confie ses émotions, ses espoirs et ses déceptions, non sans pudeur mais avec une humanité et une authenticité qui émeuvent. En guise d’ouverture, Harmonium Blue laisse transparaitre autant la puissance et la fragilité d’une artiste souhaitant affirmer son identité tout en laissant dévoiler ses failles. Rappelant quelque peu CocoRosie, ce titre est magnifiquement construit autour d’une boucle d’harmonium et une rythmique désordonnée formant un écrin complexe pour la voix de velours de Nina.
Avec ‘Dazy’, la talentueuse compositrice joue avec les rythmes et les textures, passant du minimaliste et hypnotique Heartless au plus complexe Hazy, titre porté par un riff de piano et des arrangements qui font penser à la bedroom pop de Clairo ou à l’électro-pop de Bon Iver. Les guitares acoustiques, davantage présentes sur ‘Paralysed’ ne se font pas oublier ici, habillant les deux derniers titres No Enemies et Undermined.
Dans l’attente d’un album qui nous permettrait de connaitre encore mieux cette jeune artiste qui éclot, ce nouvel EP nous offre un bel aperçu de son talent de compositrice qui envoute, faisant de sa vulnérabilité une force à toutes épreuves contre les maux de ce siècle qui la tourmente et l’inquiète. Inspiré et inspirant, ‘Dazy’ transperce en plein cœur.