« L’été , l’été doit laisser la place à l’automne, c’est ce qui me fait le plus mal« . La période estivale s’achève et il sera encore temps d’écouter le nouvel album de Ray LaMontagne à la prochaine saison, emmitouflé dans un plaid pour trouver un peu de réconfort les beaux jours passés. Dans Long Way Home, titre qui donne son nom au neuvième album studio du natif de Nashua, le chanteur évoque son amour pour les grands espaces et les sentiments qui y sont liés. Vingt ans séparent ‘Trouble’ de ‘Long Way Home’ et pour autant, Ray LaMontagne semble échapper au temps qui passe, tant ses nouvelles chansons auraient pu être enregistrées à une autre époque. Et bien que la vie ne l’a pas épargné, il la célèbre et choisit d’avancer sans regrets comme il l’évoque dans I Wouldn’t Change A Thing. Cette balade americana façon The Band est l’une des plus belles chansons de ce disque à la fois apaisant, contemplatif et empreint de positivité.
A l’exception de Step Into Your Power, à mi-chemin entre soul et gospel, l’ensemble rend hommage aux balades folk que concocte le barbu et solitaire compositeur américain depuis deux décennies, telles que la magnifique Yearning ou l’envoutante The Way Things Are. On y retrouve cette voix feutrée et charismatique qui le caractérise tant, accompagnée de doux et mélodieux arpèges. L’heure n’est plus à la prise de risque pour un chanteur qui, à la manière de Mark Knopfler ou de Ben Harper, poursuit une carrière déjà bien riche et témoigne de son époque tout en continuant de se faire plaisir. Mention spéciale pour le titre And They Called Her California délibérément 70’s rappelant l’âge d’or de Neil Young et les deux instrumentaux qui apportent une touche onirique à ce disque célébrant le chemin parcouru. Celui d’un homme humble qui longtemps a combattu ses démons et qui, aujourd’hui, regarde dans le rétroviseur avec sagesse et intégrité.
