Après une belle première soirée marquée par la présence du virtuose Ayron Jones ou encore des légendaires The Heavy, le festival God Save The Kouign se poursuivait samedi soir à Penmarc’h dans le Finistère. Une soirée à guichets fermés et marquée par la présence de groupes internationaux tels que le quatuor suédois Graveyard mais aussi par de fiers représentants du rock français actuel avec Howlin’Jaws et Dynamite Shakers. Ce sont donc 3500 amateurs de rock qui étaient présents en ce samedi soir pour clôturer cette bien belle cinquième édition.

Et les premiers à s’élancer en fin d’après-midi, ce sont les jeunes Dynamite Shakers et leur rock garage audacieux. Déjà à l’affiche l’an dernier, le quatuor avait hâte de revenir sur les terres finistériennes. Inspiré par des groupes tels que The Sonics ou The Fleshtones, il démontre sa capacité, malgré le jeune âge de ses membres, à avoir digéré sept décennies de rock. Et sur scène, ça se sent. Les quatre musiciens font preuve d’une maitrise rare tout en conservant cette énergie juvénile qui leur va si bien. Ce n’est pas pour rien que le magazine Rock & Folk les a inclus dans leur top 50 des groupes français à suivre en 2024.

Tandis que les festivaliers continuent d’arriver sur le site, l’énergie ne retombe pas avec Dirty Old Story qui enchaîne sur la scène extérieure. Il est 18h35 quand le power trio rennais font leur entrée devant plusieurs centaines de personnes. Venu présenter son nouvel EP ‘Wild Show’, Dirty Old Story a rapidement conquis le public avec son rock stoner engagé et efficace. Le chanteur et guitariste Yann Peron en a surpris plus d’un, autant par ses qualités vocales que par ses riffs et solos ravageurs.

La soirée se poursuit sous le chapiteau avec les très attendus Graveyard. Forts de leurs 15 ans de carrière, les suédois faisaient office de tête d’affiche lors de cette deuxième soirée de festival en venant présenter son sixième album studio sobrement intitulé ‘6’. D’emblée, la voix et le charisme du leader Joakim Nilsson impressionne et met tout le monde d’accord. Les premiers morceaux s’enchainent et si on croit tout d’abord à un défaut d’ajustement au niveau du son qui finirait par se résoudre, il n’en ait rien. Brouillon, celui-ci dessert complètement le groupe, finissant par rendre inaudibles les solos de guitare notamment. Manquant de nuance, le seul moment marquant de ce concert restera l’interprétation de leur tube The Siren. Maigre lot de consolation pour le public.

Si une partie de celui-ci se rend de l’autre côté du site pour aller voir le duo français One Rusty Band, d’autres profitent pour faire une pause bien méritée avant l’arrivée sur scène des légendaires New Model Army. C’est l’occasion d’échanger avec ceux sans qui le festival n’aurait pas lieu, les bénévoles. A chaque poste, ils accueillent les festivaliers avec le sourire et la bonne humeur, ce qui rend ce festival à taille humaine convivial et bon enfant. On reviendra pour notre part sans aucun doute pour une troisième année consécutive !

Place donc au groupe britannique, originaire de Bradford, petite ville située à l’ouest de l’Angleterre, qui s’est taillé une solide réputation depuis ses débuts en 1980. Devant une armée de fans dont certains sont venus de très loin, les dinosaures du rock indé menés par un Justin Sullivan en grande forme n’ont pas déçu. Pas de concert de 3h comme ceux qu’ils ont donné il y a quelques années sur leur tournée anniversaire des 40 ans mais leurs plus grands tubes y sont passés : 51th State, Vagabonds ou encore I Love The World ont fait danser un public aux anges.

Changement de décor à la tombée de la nuit avec les Howlin’ Jaws qui avaient la lourde tache de passer après ces monstres du rock. Le trio le plus prolifique de sa génération – trois albums en trois ans – vu la veille sous la pluie à la fête de la musique à Vannes a tenu son rang de relève du rock français avec son univers inspiré des années 50-60. Offrant un show décomplexé et efficace, les Jaws ont sans aucun doute marqué les esprits, que ce soit avec leurs compositions Lost Songs ou Heartbreaker, ou avec leur reprise dantesque de Down Down des Status Quo. Certainement l’une des belles surprises de ce festival.

La soirée se terminait sur une belle note avec les bien énervés Bad Nerves qui ont offert un show à la hauteur des espérances, nous rappelant l’âge d’or du punk qu’il est difficile d’évoquer sans citer les Ramones. C’est évidemment sacrément efficace dans le genre rentre-dedans, même si on aurait pu s’attendre à plus d’engagement au niveau du message. Avec leur mélange improbable de rock et de disco, Diskopunk, autres représentants suédois de la soirée clôturaient une nouvelle belle édition pour God Save The Kouign qui chaque année rassemble toujours plus de festivaliers. Ceux-ci sont d’ailleurs tous convoqués pour une 6ème édition qui se tiendra les 13 et 14 juin 2025, toujours à Penmarc’h.

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