Patrice met le feu au Festival du Schmoul
Après une belle première soirée marquée par la présence de Shake Shake Go et Kalika, le festival du Schmoul se poursuivait hier soir à Bain-de-Bretagne dans l’Ille-et-Vilaine. Et pour la venue de la légende de reggae Patrice, le festival breton affichait complet ! 850 personnes étaient donc attendues en ce samedi soir avec au programme du rock notamment mais aussi de la pop et du reggae donc. Comme chaque année, les organisateurs ont concocté une affiche mêlant grands noms internationaux et artistes moins connus que l’on s’est fait une joie de découvrir.
Et les premiers à s’élancer en ce samedi soir, ce sont les jeunes Sir Edward et leur rock psychédélique. Le quintet rennais a ouvert cette soirée en douceur, diffusant sa musique pleine de mystère laissant planer une atmosphère hallucinogène dans la salle du Schmoul. A l’écoute de leurs morceaux, on pense bien sûr à Tame Impala ou encore à Temples, et ça fonctionne plutôt bien. Cette première partie de soirée avait quelque chose de spécial pour deux musiciennes du groupe puisqu’elles ont été bénévoles lors d’éditions passées sur le festival. Un passage de relai réussi !
Il est 20h25 et on passe la deuxième avec la tornade Lulu Van Trapp qui monte à son tour sur scène afin d’offrir aux schmouliennes et schmouliens un set électrique au groove décomplexé. Pendant une heure, le groupe parisien mené par Rebecca et Max assène un rock énergique aux accents synth pop et psyché, chanté aussi bien en français qu’en anglais. La volcanique chanteuse, que l’on compare souvent à Catherine Ringer, captive les regards avec ses sensuels déhanchés et sa voix hors du commun. Les chansons des Lulu pleines de réalisme alternent entre douceur et violence, entre slow et énergie viscérale, célébrant la vie tout en nous rappelant qu’elle est belle mais qu’elle ne ressemble pas toujours à un conte de fée.
Invité à la fête, le public répond présent mais n’est pas au bout de ses surprises. Place en effet à Howard, power trio parisien, bien décidé à faire monter la température encore davantage. Vêtus de tenues colorées à l’image de leur musique aux influences 70’s, les trois musiciens bourrés de talent enchainent les morceaux explosifs les uns après les autres, rappelant parfois des groupes mythiques tels que Deep Purple ou les Doors. A l’image de ces légendes du rock, le guitariste-chanteur JM Canoville donne tout pour laisser aux spectateurs bretons un souvenir impérissable avec ses riffs de guitare et solos ravageurs. Raphaël Jeandenand à l’orgue hammond et Tom Karren ne sont pas en reste, chacun à sa manière apportant sa touche d’explosivité et de puissance.
Le temps de faire un rapide passage au bar et c’est l’heure pour la très attendue star de la soirée, Patrice, de fouler la scène du festival. Le sourire aux lèvres, bonnet sur la tête comme à son habitude, le chanteur entame les premières notes de Good Vibrations, première des nombreuses reprises qu’il va interpréter lors de son show. Enchainant les morceaux sans presque aucune pause, Patrice passe en revue sa longue discographie fort d’une carrière longue de 25 ans. Everyday Good, Shine On My Way ou encore Murderer de l’album ‘Ancient Spirit’ résonnent tour à tour dans nos oreilles pour notre plus grand plaisir. Accompagné par ses musiciens, Patrice enchaine les tubes sans répit mais surtout alterne les rythmes invitant à la danse, transformant la salle du Schmoul en un immense dance-floor.
Tel un général, il commande son groupe, lui demandant de ralentir ou d’augmenter le tempo, de breaker avant de relancer la machine, comme sur Soulstorm reprit en chœur par les quelques 800 spectateurs présents. Allant d’un côté à l’autre de la scène, Patrice interprète même Marching Drums au milieu de la foule, comme pour se rapprocher de son public. Généreux tout au long du concert, le chanteur sert des mains, donne des accolades tout en conservant son légendaire sourire. Terminant son live avec un ensemble de reprises de Bob Marley dont Could You Be Loved et One Love, son dernier single sorti vendredi, Patrice dit au revoir à un public aux anges qui partage le même sentiment : c’était une dinguerie !
Dur de passer après ça mais le groupe belge Marcel n’a pas démérité. Après ce long interlude reggae, retour aux bases donc avec un ensemble rock puissant qui a eu le don de dynamiser les spectateurs encore présents avec un set électrique et déglingué. L’univers musical de ce groupe, mené par le chanteur Amaury Louis arborant un tee-shirt de Babar (renommé Batar, ça donne le ton), est un condensé d’énergie et de bruit, sorte d’ovni rappelant les sonorités de Sonic Youth. Viscérale et directe, leur musique n’a rien d’une blague belge mais on sent bien que leur intention est de jouer sérieusement sans se prendre au sérieux. Cette deuxième soirée se termine enfin sur une autre touche rock avec Johnny Mafia, clôturant une très belle édition placée sous le signe de l’éclectisme et de la découverte. Rendez-vous en 2025 !