Les inconditionnels des festivals bretons le savent ! En janvier, c’est au festival du Schmoul à Bain-de-Bretagne que ça se passe. Comme chaque année, les organisateurs ont concocté une affiche mêlant grands noms internationaux et artistes émergents. Nouveauté cette année : l’ouverture à de nouveaux styles musicaux tels que le rap et le reggae alors que le Schmoul était connu jusqu’à présent pour son esthétique plutôt rock. En ce vendredi soir, ce sont environ 600 personnes qui ont bravé le froid pour assister à la première de deux soirées de concerts marquée par la présence de Shake Shake Go et Kalika.

Il est 19h quand les portes s’ouvrent et d’emblée on retrouve ce qu’on aime dans ces festivals à taille humaine : l’ambiance chaleureuse qui s’y dégage, le soin apporté par les organisateurs pour rendre le site agréable et convivial mais aussi une équipe de bénévoles accueillants et à la bonne humeur contagieuse. Place à la musique. C’est Dirty Old Story qui a pour rôle d’ouvrir cette première soirée de festival. Il est 19h30 quand le power trio rennais monte sur scène devant quelques centaines de personnes. Venu présenter son nouvel EP ‘Wild Show’, Dirty Old Story a rapidement conquis le public avec son rock garage engagé et efficace. Le chanteur et guitariste Yann Peron surprend autant par ses qualités vocales, malgré un pépin de santé, que par ses riffs et solos ravageurs, n’hésitant pas à sortir du cadre de la scène pour se rapprocher du public.

La soirée se poursuit avec Shake Shake Go qui fait son retour sur scène, quatre ans après sa dernière tournée. Le temps passe mais le charme de sa chanteuse Poppy Jones opère toujours. Le groupe franco-britannique entame son set par plusieurs titres issus de son troisième album studio ‘Double Vision’ porté par les singles Red Woman et Diamond Eyes. Mais c’est vraiment lorsque le trio interprète les morceaux de son premier album, We Are Now et England Skies que le public frisonne reprenant en chœur les titres aux refrains fédérateurs qui ont fait sa renommée. Et lorsque Poppy se saisit de baguettes pour taper sur une grosse caisse sur Lead Me To The Water ou invite les spectateurs à chanter a cappella sur Dinosaur, on ne peut que confirmer que Shake Shake Go is back ! et ça fait du bien.

Place ensuite à Ojos, le duo originaire de Lyon qui rapidement a mit tout le monde d’accord avec son univers, mélange improbable de rock 90’s, rap et pop puissante, tout ça chanté tantôt en français et en espagnol. Mené par la captivante Elodie Charmensat au chant et Hadrien Perretant à la guitare et au clavier, Ojos interpelle aussi bien par ses titres aux paroles incisives que par son énergie scénique et sa puissance vocale. Avec Peligrosa ou Le plus fort, le duo démontre qu’il y a parfois un fossé entre la musique enregistrée et l’interprétation tellement ces chansons prennent une toute autre dimension en live. Mention spéciale pour la reprise de What’s Going On de 4 Non Blondes et beau moment de communion avec les schmouliennes et schmouliens.

Changement de registre et place à la jeunesse avec la montée sur scène de la chanteuse Kalika, qui avec son hyper pop colorée, a fait danser le public du Schmoul. Scénographie impressionnante, tenue cosmique, que l’on aime ou pas, il faut reconnaitre que Kalika ne laisse personne indifférent. La jeune artiste, finaliste de la Nouvelle Star en 2016, s’est façonné un univers propre, avec un son catchy aux mélodies entêtante et à l’esthétique soignée. Véritable tornade scénique, elle a offert un show à la hauteur et on comprend mieux pourquoi elle est pour beaucoup la révélation pop de ces derniers mois.

Ce premier soir de festivités touche à sa fin avec la prestation de Simony, jeune rappeur parisien récemment vu aux bars en trans, et qui peut se targuer d’être le premier rappeur à être programmé au Schmoul. Antoine, de son vrai nom, a su capter un public composé de quelques fans mais aussi de nombreux curieux. Il faut dire que depuis trois ans, Simony commence à se faire un nom dans le milieu grâce à un flow percutant et entrainant, portant les préoccupations de sa génération sur fond éléctro à haute tension. Les puristes habitués aux platines n’apprécieront peut-être pas mais il faut reconnaitre que le mélange fonctionne plutôt bien. Avec son tout nouveau show holographique, Iphaze a clôturé cette première belle soirée qui n’aura connu aucun temps mort. Et à voir les sourires sur les visages, on peut dire que ça a plutôt bien fonctionné ! Place ce soir à la légende du reggae Patrice et à Lulu Van Trapp qui risque de marquer les esprits.

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